La petite pensée

La neige recouvre toute la nature. Que c'est magnifique ! En frayant un passage, près de la maison, proche de ma pelle, je découvre une petite pensée toute jaune pointant le bout de ses pétales. Elle est là depuis l'automne. Clin d'œil d'espérance, promesse de pérennité. Ainsi, la nature nous livre ses facettes. Sous la neige, la vie. Ne raconte-t-elle pas ses petits secrets d'éternité ? Qu'il est nécessaire de se dégager des apparences pour comprendre ce que notre Créateur nous révèle.

Bel Avent !

Marie-Claude (9.12.12)         

Graines de bonheur

Pour que ce monde change vraiment, les hommes doivent bannir toute recherche de solutions fondée sur la violence, la peur, l'asservissement, l'injustice. Le salut, nous le savons en tant que croyants catholiques, vient du Christ.  Mais même ceux qui restent en retrait, tout en étant des hommes de bonne volonté, peuvent comprendre son message. Je suis personnellement très touché par ce passage de l'Evangile et par le commentaire (tiré d'Evangelizo, hier vendredi 27 janvier 2012) d'un grand saint venant d'une importante ville toute proche de nous. Ils nous font particulièrement bien comprendre que tous nos actes profanes ou religieux sont à la fois les nôtres, et pas les nôtres. La graine qui grandit ne vient pas de nous. Mais les semailles sont bien nôtres... de même que l'arrosage (avec la pluie, c'est encore mieux), les engrais, la lutte contre les ravageurs... tout cela avec la grâce divine bien sûr.

Le règne de Dieu, on parle bien de règne, de pouvoir, d'influence, de rayonnement.... il n'est pas celui du prestige immédiat, de la frime, de l'oppression, de l'abaissement des autres... mais il est celui de l'humble début de tout être vivant, aboutissant à la splendeur de l'arbre, de l'aigle, de l'homme abouti. Tout cela dans le respect de la nature de chacun, de ses potentialités, de sa faculté de croître et de mûrir. Dieu est un roi de naissance, un roi de croissance. Et même s'il est tout-puissant, il n'est pas un roi de puissance - telle que la conçoivent les hommes.

Pierre Gauye 
28.01.2012


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,26-34. 

Parlant à la foule en paraboles, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. 
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. 
Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson. » 

Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? 
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. 
Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » 

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la comprendre. 
Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en particulier, il expliquait tout à ses disciples. 



Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église 

Commentaire de l'évangile de Luc, VII, 179-182 ; SC 52 (trad SC p. 75 rev.)

Le Christ semé en terre

      C'est dans un jardin que le Christ a été arrêté et enseveli ; il a grandi dans ce jardin, il y est même ressuscité. Et ainsi il est devenu un arbre... Donc vous aussi, semez le Christ dans votre jardin... Avec le Christ, broyez la graine de moutarde, pressez-la et semez la foi. La foi est pressée quand nous croyons au Christ crucifié. Paul a pressé la foi quand il disait : « Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Parmi vous, je n'ai rien voulu connaître d'autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié » (1Co 2,1-2)... Or nous semons la foi quand d'après l'Évangile ou les lectures des apôtres et des prophètes nous croyons à la Passion du Seigneur ; nous semons la foi lorsque nous la couvrons en quelque sorte du terrain labouré et ameubli de la chair du Seigneur... Quiconque en effet a cru que le Fils de Dieu s'est fait homme croit qu'il est mort pour nous et croit qu'il est ressuscité pour nous. Je sème donc la foi quand je plante la sépulture du Christ au milieu de mon jardin.

     Vous voulez savoir que le Christ est une graine et que c'est lui qui est semé ? « Tant que le grain de blé ne tombe pas en terre pour y mourir, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12,24)... C'est le Christ lui-même qui le dit. Donc il est à la fois grain de blé, parce qu'il « fortifie le cœur de l'homme » (Ps 103,15), et graine de moutarde, parce qu'il réchauffe le cœur de l'homme... Il est grain de blé quand il est question de sa résurrection, parce que la parole de Dieu et la preuve de sa résurrection nourrissent les âmes, augmentent l'espérance, affermissent l'amour –- car le Christ est « le pain de Dieu descendu du ciel » (Jn 6,33). Et il est graine de moutarde, parce qu'il y a plus d'amertume et d'aigreur à parler de la Passion du Seigneur.


Il y a aussi le commentaire de "Prions en Eglise" sur le même texte, qui renforce notre conviction:


Le Royaume en germe

(Mc 4, 26-34)

L'homme aime bien avoir la maîtrise de la croissance, ainsi il a parfois la prétention de croire que c'est lui seul qui fait grandir le Royaume. Or, Jésus rappelle que, quelle que soit la préoccupation de l'homme, le Royaume germe grâce à l'action de Dieu. C'est donc un appel à l'espérance que lance Jésus: ce qui paraît petit, caché, enfoui doit grandir par grâce, par amour gratuit de Dieu. Le Royaume n'est pas oeuvre de l'homme, même si celui-ci participe à sa croissance, mais oeuvre de Dieu. Seigneur, rends mon espérance persévérante, pour que je perçoive dans les petites choses les germes du Royaume.

Père Gérard Naslin