A propos d’une collection d’animaux

Aujourd'hui, dans un grand magasin de la place, nos enfants ont échangé des pierres et des vignettes de la collection "Animanca" et ont, avec beaucoup de sérieux, réalisé de petits bricolages colorés et joyeux. Plusieurs mamans et papas étaient là. Ma réflexion s’est portée sur deux mamans, chacune accompagnant sa fille et chacune venant d’un continent différent. Au milieu de ces panneaux qui représentent la Terre entière, je ressens une solidarité entre parents. Partout dans le monde, beaucoup d’amour, d’écoute, de sollicitude pour nos rejetons parfois turbulents mais aussi pleins de promesses.

Une autre idée me vient : cette collection de pierres avec des effigies d’animaux rappelle les gravures rupestres de peuplades très anciennes. On retrouve de tels dessins aussi bien dans les montagnes européennes que dans les déserts africains, les plaines américaines ou les îles polynésiennes. Pas étonnant, si nous descendons tous d’une tribu d’hommes vivant en Afrique il y a 60’000 ans. Certains animaux étaient vénérés par ces populations qui n’avaient pas connu la Révélation. Elles avaient vu que chaque animal a son caractère propre, sa personnalité si l’on veut : cheval fougueux, biche timide, renard rusé, aigle impérial. Elles sortaient ainsi de leur quotidien et voulaient trouver un sens à leur vie en interrogeant, à leur manière, l’Indicible qui les entourait…

Alors,  je me dis que les réticences de certains de nos frères chrétiens face à ce rappel du « paganisme » ne sont peut-être pas si justifiées. Nous devons respecter la quête spirituelle de nos ancêtres (tout comme celle des autres religions), tout en rappelant le message évangélique qui nous a ouvert les portes du Royaume. En fait, Jésus est venu dire aux hommes de bonne volonté : celui que vous cherchiez dans les montagnes, les mers, les animaux, les astres, ce Dieu, leur Créateur, qui a déjà parlé aux prophètes d’Israël, eh bien, il vous envoie maintenant son fils, le Logos, la Parole vivante, crucifié puis ressuscité pour ôter vos péchés et  vous apporter la Vie éternelle.  Vous êtes ses enfants, et, grâce à l’Eucharistie, vous formez son Eglise. Ainsi, en vous aimant les uns les autres, vous serez heureux pour l’éternité.

 

Pierre Gauye

3.03.2012

 

Nous avons reçu ce message:

Vous trouverez en lien le document Info-Campagne de l'Action de Carême 2012: http://formulaires.ch/infocampagne_Action_Careme.pdf

Ce document comprend de nombreux points inquiétants:

1) Il fait la promotion de la théorie du genre, parle de l’Église en terme de structures androcentriques (l'androcentrisme sert à désigner l'attitude qui privilégie plus ou moins exclusivement l'existence, le point de vue ou la pensée de l'homme par rapport à la femme).
2) Il invite à déconstruire le modèle familial actuel.
3) Les documents catéchétiques élaborés pour les enfants les invitent à voir que d'autres modèles familiaux sont possibles (il suffit de regarder les animaux !) et à aborder le concept de genre.

p 4
...le problème de l’accès (ou non) et de l’usage (ou l’abus) du pouvoir tels qu’ils sont pratiqués au travers des structures hiérarchiques et androcentriques de l’Eglise.

p 6
Il s’agit de déconstruire le modèle familial actuel, nucléaire et patriarcal... en utilisant la justice de genre comme outil et perspective de travail

p 8
Introduction au "genre"

p 10
Documents catéchétiques :
Comment cela se passe-t-il chez les animaux... pour permettre aux enfants de 3 à 7 ans de découvrir que d'autres systèmes d'organisation familiale que celui dans lequel ils vivent sont possibles.

Chemin de table du genre
Ce jeu permet aux jeunes entre 7 et 15 ans d’aborder le concept de genre en se basant sur leur vie quotidienne.

Alors que nos voisins catholiques en France se battent pour éviter l'introduction de la théorie du genre dans les cours de lycée, nous, catholiques en Suisse, allons-nous laisser cette théorie trompeuse envahir nos églises et les catéchèses dispensées à nos enfants ?

Et nous avons répondu ainsi:

Défendre les femmes oui - Déconstruire la famille non


Nous sommes convaincus qu'il y a beaucoup à faire, dans le monde entier, pour valoriser le travail des femmes et les protéger contre la cupidité des grands groupes économiques et aussi des potentats locaux.

En revanche, nous estimons effectivement que jouer la femme contre la famille est une abomination. 

L'Action de Carême, nos évêques, nos paroisses, ne peuvent entrer dans la logique de pouvoir d'une théologienne luthérienne qui semble avoir une certaine nostalgie du léninisme d'autrefois. A l'entendre, seule une lutte de pouvoir - sous-entendu violente ? - serait envisageable pour améliorer le sort des femmes, ce qui est tout à fait contraire à l'esprit du Christ et bien entendu à l'esprit démocratique qu'elle préconise. 

Déconstruire la famille auprès de nos enfants en leur montrant des modèles chez les animaux est aussi inadmissible et indigne de nos Eglises.

Que nous a montré Jésus de sa famille ? A l'instar de la Trinité de Roublov, les trois personnes s'aiment d'un amour réciproque qui équilibre leur être profond. Il en va de même au sein des familles. Si l'homme aime son épouse comme il s'aime lui-même et comme le Christ aime l'Eglise, son épouse s'épanouit dans cet amour, en réponse à cet amour proposé. Il va sans dire que la structure même de la famille est en crise et qu'il est nécessaire de faire converger toutes nos forces pour qu'elle puisse retrouver un nouveau souffle dans notre époque. Nous avons un modèle familial issu de l'Evangile. Il est indestructible et inviolable. 

Quel dommage ! Nous étions prêts à soutenir généreusement l'un ou l'autre des projets de ces femmes intrépides et engagées, qui nous sont très sympathiques. Mais désormais, elles sont prises avec nous au piège d'une idéologie étrangère à notre foi, et destructrice pour la société. C'est une menace directe contre l'identité d'un homme et d'une femme pleinement épanouis, dans un couple où chacun se respecte, sur un pied d'égalité mais dans la beauté de leurs différences... 

Une maman sent déjà dès la naissance la différence entre un bébé garçon et un bébé fille. Elle accueille chacun pleinement avec respect. Il ne s'agit nullement de construire des rapports de pouvoir, mais d'écouter leur originalité propre. 

En résumé: nous ne donnons rien cette année à l'Action de Carême, mais nous soutiendrons un autre projet de femmes non biaisé par une idéologie que nous ne pouvons accepter.

En union de prières avec tous ceux qui défendent l'être humain dans son unicité, sa diversité, sa complexité et sa beauté.
Pierre et Marie-Claude Gauye
18.02.2012

  C H E M I N   F A I S A N T 


AU JUNGFRAUJOCH


Pour se rapprocher du triptyque  de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, il faut délaisser Grindelwald. Emprunter, en train bondé de touristes, une pente raide jusqu’à la petite Scheidegg et changer de rame. Puis monter, par paliers, jusqu’au Jungfraujoch, à 3400 m d’altitude. « The top of Europe » nous dit la publicité. Un lieu, marqué par des tragédies – des alpinistes disparus - , un lieu de survie aussi et de majesté. Chinois, Coréens et Indiens sont en nombre sur l’épaule de neige glacée.

Quel est notre dénominateur commun ? Une certaine façon de regarder tout autour de soi ? Une façon de se tenir, de rire aux éclats, de se soucier de l’autre ? Alors que nous résistons à la glissade grâce à nos bonnes chaussures de montagnards, nous sommes projetés, mon mari et moi, à mettre en œuvre « le sens du bien commun ». En effet, beaucoup glissent en se retenant à peine aux cordages longeant la plate-forme. Nous saisissons que les limites posées sont obsolètes, comme une loi qui n’aurait plus cours. Nous inventons un chemin de sécurité pour nos frères et sœurs en humanité. La qualité de leur vie est l’enjeu de la nôtre. Nous les enjoignons à franchir les clôtures pour marcher sans danger dans de la neige poudreuse. En nous regardant, ils discernent qu’il est question de protection absolue. Nous expérimentons la nécessaire unité dans la difficulté. Intérieurement, notre assurance est dans le nom du Seigneur. 

Qu’il est bon de veiller aux pas de chaque homme pour qu’un monde nouveau puisse avancer.

Marie-Claude Gauye

28. 01. 2012